TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
Vue panoramique de Lisbonne
Visite découverte alternative de Lisbonne

Conseil et Astuces pour découvrir Lisbonne autrement

Envie de se changer les idées, de bénéficier d’un climat plus doux et de voir le soleil briller ? De découvrir une capitale européenne près de la mer ? TDS Voyage vous propose une découverte alternative de Lisbonne et ses environs en 4 jours, dont 2 jours accompagnés par notre guide francophone, et 2 jours libres, pour lesquels nous vous fournirons tous les conseils utiles (cliquez ici pour consulter le programme en version pdf). Parfait pour se changer les idées et trouver un peu de dépaysement tout près de la France !  Si le cœur vous en dit, il est bien sûr possible de prolonger votre découverte (on vous en dit plus sur nos voyages au Portugal sur cette page).

Sept collines abruptes, sur lesquelles Lisbonne étend toute sa singulière beauté, dominent le Tage (la « mer de Paille ») : vestiges romains et maures côtoient de grandes places parfois bordées de bars, cafés et restaurants. Lisbonne est une capitale que l’on parcourt à pied, en flânant dans ses ruelles pavées, ou en empruntant à la volée un tramway ou l’un des funiculaires pour passer d’un quartier à un autre. Indissociables du paysage lisboète, les funiculaires sont l’œuvre de l’ingénieur Raoul Mesnier de Ponsard, disciple de Gustave Eiffel, qui a également conçu l’Elevador de Santa Justa, bel édifice néogothique en fer forgé qui offre un jolie panorama sur la ville.

Pour retrouver un peu du Lisbonne d’autrefois, grimpez  le tramway n°28, l’un des plus anciens, qui se faufile dans les rues pentues et étroites de vieux quartiers, dont celui de l’Alfama. Le sommet de la colline vous dévoile le Castel Sao Jorge, la cathédrale Sé, et de beaux miradors. Teresa notre guide vous conseillera d’emprunter ce tramway, le matin tôt pour côtoyer  les nombreux lisboètes qui empruntent quotidiennement cette ligne ; ou encore d’effectuer le trajet de nuit, car elle aime l’ambiance nocturne de sa ville, ce moment où les lumières redessinent les perspectives de la ville. Le tramway n°12 est aussi un bon moyen de découverte des vieux quartiers. Moins connu des touristes, il emprunte une partie du parcours de la ligne 28 et propose un parcours charmant et plus tranquille. Ces tramways sont des transports en commun, qui permettent chaque jour à des milliers de personnes de se déplacer ; la courtoisie est bien sûr de mise, la position de visiteur étranger ne donne pas tous les droits…

Tramway à Lisbonne

Visite alternative de Lisbonne

Lors de votre voyage équitable et solidaire à Lisbonne, vous serez accompagnés, pendant deux jours, par Teresa qui vous donnera son interprétation de la ville et vous fera découvrir la capitale sous un angle plus intimiste. En sa compagnie, vous serez amenés à poser un regard différent sur ce qui vous entoure. Teresa peut se rendre aux mêmes endroits que d’autres mais attirer votre attention des aspects moins visibles ou moins communs grâce à son approche alternative et à la façon dont elle explique les choses. Originaire de Porto, Lisboète depuis l’âge de cinq ans, Teresa adore la lumière particulière de sa ville, le fleuve, les petites rues, et l’esprit un peu « village » qui se dégage de la capitale. Elle s’émerveille sur les magnifiques jardins et parcs riches d’essences d’arbres apportées du monde entier tout au long de l’histoire de la ville.

L’heure du repas approchant, Teresa vous emmènera dans un restaurant traditionnel, fréquenté au quotidien par les lisboètes, où vous pourrez sans doute déguster une recette à base de « bacalahau » (morue), tradition oblige !

Teresa aime également se rendre sur l’autre rive du Tage en bateau, où de bons petits restaurants affichent au menu poissons et fruits de mer, comme les palourdes (à consommer en été jusqu’en septembre pour que les produits soient frais !). À accompagner, pourquoi pas, d’un des crus de la région comme le Vinho Verde. N’hésitez pas à lui demander d’autres bonnes adresses pour vos prochains repas puisqu’en effet, vous aurez la possibilité de parcourir les quartiers que vous n’aurez pas vus lors de journées libres (possibilité d’en ajouter, de les moduler à votre guise). Les bonnes adresses de Teresa vous mèneront dans des restaurants familiaux, à taille humaine, où vous vous régalerez à coup sûr !

Vous serez amenés à rencontrer des associations engagées dans le commerce équitable, l’occasion de partager un moment constructif avec des habitants engagés. Dont une association née en 1974 des suites de la chute de la dictature, en faisant l’une de ses principales luttes, et puise ses sources également dans l’action anti-colonialiste. Des années plus tard, l’association introduit le thème du commerce équitable dans ses prérogatives, ouvrant par la suite la seule boutique équitable du centre-ville, où vous aurez l’occasion de vous rendre. Des produits issus de l’agriculture paysanne et locale y sont vendus (AMAP) : vive les circuits courts !

Lisbonne se compose de quartiers à l’âme très différente. Avec TDS Voyage, nous vous laissons la possibilité d’expérimenter la ville au gré de vos envies grâce à des journées libres, en plus de vos journées guidées. Nous sommes là pour vous aider à les organiser, pour vous prodiguer des conseils et vous donner des astuces. Tour d’horizon de certains quartiers et suggestions de découvertes à y faire (pour encore plus de suggestions sur les découvertes à faire à Lisbonne et ailleurs, rendez-vous sur cette page et cliquez sur la flèche déroulante.)  C’est parti pour une balade au sein de la belle capitale Portugaise

Pont à Lisbonne

Découvrir le quartier de l’Alfama à Lisbonne, un aperçu du vieux Lisbonne

L’Alfama est l’un des quartiers les plus typiques de Lisbonne, un quartier vivant et animé où la poésie cohabite avec la douceur de vivre. Un petit air, peut-être, d’une médina mauresque, avec ses places ombragées, ses orangers, sa vie de quartier où les habitants vivent presque plus au dehors qu’au-dedans et ses petites épiceries.

En Arabe, « Alfama » signifie « les sources » ; c’est l’un des quartiers les plus anciens, populaires et animés de Lisbonne. La rue principale de l’Alfama, la rue São Pedro, conduit à la fontaine où les habitants venaient autrefois chercher de l’eau. Imprégnez-vous de son ambiance éclectique : les marchands alignent leurs étals en journée, apostrophant les passants, et la nuit venue les boites à fado prennent le relai, attirant un public différent.

Parcourir l’Alfama à pied, c’est aussi être prêt à se perdre un peu, à affronter les rues tortueuses en impasse lorsque vous montez à l’assaut de la colline ainsi que les escaliers et les ruelles en pente (avec les classiques réflexions qui s’ensuivent : « je t’avais bien dit qu’il fallait tourner à droite ! »). Mais finalement, n’est-ce pas en se perdant que l’on fait nos plus belles découvertes ? Se promener dans l’Alfama s’apparente à un vagabondage poétique ; c’est se perdre en circonvolutions pour n’arriver pas trop vite à la fin de cette plongée dans l’un des poumons de Lisbonne. Désarmant de simplicité…

Quartier de l'Alfama à Lisbonne

Se balader dans le quartier du Baixa, le centre historique

Poursuivez votre balade en passant par le centre historique, ou ville basse, également dénommé Baixa. Autre quartier, autre ambiance : vous y trouverez de nombreuses enseignes internationales, qui envahissent les centre ville du monde entier. Mais alors, me direz-vous, quel intérêt ? Reconstruit à l’époque des Lumières après qu’un violent séisme, en 1755, ait détruit une grande partie de la ville (dans les décombres de laquelle périrent près de 90 000 des 270 000 habitants !), ce quartier fût alors rebâti selon un plan en damier, une première dans l’histoire mondiale de l’urbanisme. Témoins du passé, les bâtiments qui bordent la « Praça do Comércio » respirent la richesse et la puissance du Portugal avec leurs façades jaunes et leurs arcades XVIIIe siècle qui leur donnent une allure de porte de la cité (les visiteurs arrivés par voie maritime y débarquaient).

Remarquerez-vous les pavés noir et blanc qui ornent la place ? Ce sont des calades, composés de basalte et de calcaire, qui représentent tantôt des dauphins, des caravelles, des oiseaux… Les plus immersifs se trouvent un peu plus loin, dans le centre du Rossio : ils forment une sorte d’ondulation, tels une mer agitée qui vous emporterait un peu plus loin dans le cœur de cette fabuleuse ville. Peut-être échouerez-vous devant le « Lisbon Story Centre » qui relate l’histoire de la ville depuis sa fondation à nos jours, ou encore le Musée du Design et de la Mode ?

Et puis… après cet interlude culturel, prenez la main de votre amoureux/se, et parcourez la Ribeira das Naus, qui désigne la promenade le long du Tage reliant la « Praça do Comércio » à la gare maritime de « Cais do Sodré ». Appréciée des habitants, cette plage fluviale (interdite à la baignade) vous mènera devant l’ancien arsenal royal. Invitation à se prélasser au soleil après avoir parcouru la ville, la douce brise rafraichissante du Tage comme une caresse sur votre peau… Cette plage fluviale est ornée de jardins, ce qui en fait un endroit propice au repos. Fermez les yeux, et étendez-vous sur le sable chaud, bercé par le doux clapotis du Tage et les discussions environnantes…

Vos estomacs commencent à gronder et vous avez « le gosier sec » ? Direction « Cais do Sodré »…

Place du Commerce à Lisbonne

Arpenter les allées du Mercado da Ribeira à Cais do Sodré

« Cais do Sodré » est d’abord connue pour être une gare intermodale (trains, bus, métro) disposant de nombreuses connexions de transports urbains. Mais ce quartier n’est pas qu’un point de passage dénué d’âme, bien au contraire ! Arrêt obligatoire si vous êtes dans le coin, le mercado da ribeira est unique en son genre.

Les étals de fruits et de légumes et autres, présents depuis 1892, côtoient depuis 2014 un espace de restauration hors normes, nouveau concept faisant du marché un lieu privilégié des lisboètes. 35 kiosques sont présents, rassemblant certains grands noms de la gastronomie portugaise et représentant en un seul lieu une palette gastronomique incroyable, un mini-Lisbonne à portée de papilles… Vous êtes végétarien ? Ou ne jurez que par la viande ? Aucun souci, et c’est là l’un des avantages du lieu : choisissez le repas qui vous convient parmi les nombreux kiosques et réunissez-vous ensuite autour de l’une des grandes tables prévues à cet effet !

À la tombée de la nuit, l’ambiance change radicalement, notamment sur la fameuse Pink Street, l’un des lieux branché de la vie nocturne à Lisbonne. Branché jusque dans les moindres détails, le sol étant peint en rose… d’où son nom !

Si vous continuez en aval du Tage, vous tomberez sur les Docks d’Alcantara. Transformés en bars, restaurants et clubs, les docks sont la vitrine d’une Lisbonne plus « chic » et disposent d’une vue imprenable sur le pont, la marine et le Tage. Clôturez ainsi romantiquement votre journée, en profitant d’une liberté tout juste retrouvée…
Le lendemain, après un petit-déjeuner digne de ce nom, lacez vos baskets et poursuivez votre exploration. Que diriez-vous d’un tour dans le quartier du Chiado ?

Pink Street Cais do Sodré

Découvrir le quartier du Chiado et son animation perpétuelle

Le Chiado a deux faces : d’un côté les boutiques et les cafés chics qui emplissent les rues, de l’autre le foisonnement intellectuel. C’est en effet le lieu où se situe l’opéra, plusieurs théâtres, et le fameux café « A Brasileira » qu’affectionnait tant le grand poète Fernando Pessoa, et où vous pourrez encore boire un verre avec lui aujourd’hui puisqu’une statue – le représentant assis à une table – a été érigée en son honneur.

Afin d’avoir une vue d’ensemble de la ville, empruntez l’elevador de Santa Justa, qui vous changera des ascenseurs sans âme auxquelles nous sommes habitués ! Celui-ci est l’unique ascenseur urbain vertical de la ville. À son sommet, un escalier en colimaçon dessert une terrasse supérieure, soyez curieux et empruntez-le, la vue offerte vaut ce petit effort…

Vos vagabondages ne manqueront pas de vous amener devant la Fábrica de cerveja da Trindade, dont la façade est tapissée d’azulejos, la première brasserie du pays, depuis 1836 et fournisseur de la maison royale. L’usine a fermé ses portes en 1935, mais rien ne vous empêche de vous arrêter pour admirer les azulejos dont les motifs représentent des allégories de la Terre et l’Eau, le Commerce et l’Industrie et la Science et l’Agriculture. Au milieu, une étoile au sein de laquelle figure le delta et l’œil, qui désignent le grand architecte de l’univers.

Une petite soif ? Le « Museu nacional de arte contemporânea do Chiado », n’expose pas que les œuvres d’art de la peinture portugaise du XIXème au XXème. En retrait de l’agitation, prenez un verre à la cafétéria du musée et laissez-vous porter par l’ambiance un peu intello, parmi les sculptures en bronze.

Il est temps de se diriger vers le quartier du Bairro Alto, un quartier de fête pour une soirée allumée !

Elevador Santa Justa au Chiado

Passer une folle soirée dans le quartier du Bairro Alto

Le quartier du Bairro Alto, paisible en journée, est bien plus animé en soirée. De jour, prenez l’elevador da Bica, un des funiculaires typiques de la ville, et rejoignez le belvédère. Une vue d’ensemble vous sera offerte par le miradouro de Santa Catarina. C’est là, le propre de la ville aux sept collines, où que vous soyez, vous trouverez toujours un endroit pour admirer une vue panoramique. Et vous sentir maître du monde, le temps d’un instant, en surplombant cette belle ville… Vous pourrez aussi vous rendre dans l’église de São Roque, qui ne paie pas vraiment de mine avec sa façade austère. C’est une toute autre histoire à l’intérieur ! Joliment décorée de d’or et de marbre… la chapelle est un joyau baroque. Des peintures en trompe l’œil ornent le plafond, pour un effet de perspective saisissant.

Tout près, 10 petites minutes de marche vous mèneront au « Convento dos Cardaes ». La visite de cet ancien couvent carmélite, fondé en 1681 et oublié des circuits touristiques, vous laissera un beau souvenir. Si l’édifice est reconverti en centre d’accueil pour personnes déficientes mentales, il offre toujours à la vue des voyageurs ses jolis panneaux d’azulejos, sa collection d’œuvres d’art sacré, son réfectoire à plafond bas et ses petits patios. Une boutique vous proposera des produits bio, locaux, voire fabriqués sur place.

De nuit, l’ambiance est beaucoup moins sage à Bairro Alto. Quartier jeune et branché, vers 23h00, les fêtards investissent les bars et ne rentrent qu’au petit matin. Les bars étant assez petits, les gens se regroupent dans les rues, verre à la main, créant une ambiance caractéristique. Saurez-vous résister à la tentation du « dernier verre » ?

Bairro Alto à Lisbonne

Voyagez dans le temps à Belém

Le quartier de Belém vous entraîne au temps des grandes découvertes. C’est à Belém que les grands explorateurs comme Vasco de Gamma sont partis découvrir le monde. Si cette période des découvertes, qui visait à enrichir la couronne, a un côté sombre (esclavagisme, extermination de populations autochtones…), elle a néanmoins marqué la ville, qui a vu fleurir de nombreux édifices aux influences diverses. Les deux plus connus sont la Tour de Belém, érigée dans un cadre défensif, et le Monastère des Hiéronymites, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’autres monuments, sont à portée de foulée ainsi qu’une kyrielle de musées : le Monument des découvertes, qui offre une belle vue sur le Tage ou encore le Musée National des Carrosses qui expose des véhicules ayant appartenu à la famille royale, dont certains sont de véritables œuvres d’art. Si vous avez envie de découvrir plusieurs musées, des billets combinés offrent des tarifs intéressants, notre accompagnatrice pourra vous renseigner.

Il est l’heure de la pause ? Offrez-vous un « pastéis de nata » à l’Antiga Confeitaria de Belém, une pâtisserie – salon de thé décorée d’azulejos. Ces délicieux petits flans saupoudrés de cannelle et de sucre sont servis chauds pour un maximum de plaisir gustatif ! Néanmoins, attention, si le « pastéis de nata » est très connu, il existe de nombreuses autres spécialités sucrées à découvrir… soyez curieux ! Pour digérer, parcourez ensuite le jardin botanique tropical, reposant et ombragé, où vous attendent 500 espèces végétales et animales telles que des hérons cendrés, des conures à tête bleue, ou encore, tout aussi mignons mais beaucoup moins exotiques, des petits canards !

Votre séjour se termine bientôt, mais avant, une halte s’impause histoire de recharger les batteries au soleil. Direction la station balnéaire de Cascaïs !

Monument des découvertes à Belém

Reposez-vous sur les plages de la jolie station balnéaire de Cascais

Les lisboètes n’ont pas bien loin à faire pour aller se rafraichir et respirer l’air marin. À environ 30 minutes de Lisbonne en voiture, 45 minutes en train, Cascais est la station balnéaire prisée des habitants à l’arrivée des beaux jours. Dernière station de la ligne de train côtier qui part de « Cais do Sodré », le trajet pour aller à Cascais est agréable. Une fois descendus du train, vous n’aurez que quelques 200 mètres à parcourir pour rejoindre la rue piétonne principale.

Moins tape à l’œil que sa voisine Estoril, Cascais offre trois plages, qu’il vaut mieux découvrir hors saison pour éviter la foule ! Touristes, sportifs et promeneurs se croisent et profitent chacun à leur façon des belles plages de l’Atlantique. Le centre-ville qui réunit petites boutiques, musées et restaurants est sympathique à découvrir.

Adeptes de vélo, empruntez un vélo BICAS, en libre accès à Cascais, sur présentation d’une simple carté d’identité (on en trouve notamment à proximité de la gare ferroviaire). Vous pourrez ainsi pédaler pendant 10 km, sur une piste cyclable qui longe les falaises du littoral et vous amènera à la plage Grande do Guicho, sans conteste la plus belle du coin…

Cascais Portugal

L’histoire de Lisbonne en bref : de la dictature à la démocratie… et aux problèmes actuels

Pour comprendre une ville, il faut souvent passer par son histoire. Saviez-vous que le Portugal a été une dictature pendant 48 ans, de 1926 à 1974 ? Le régime salazariste, du nom d’António de Oliveira Salazar, auquel a succédé Marcel Caetano, a pris fin à la suite de la Révolution des Œillets, un coup d’état pacifique mené par l’armée portugaise, avec le soutien des habitants. Le 27 avril 1974, une chanson de José Afonso, interdite par le pouvoir, est diffusée sur les radios et marque le coup d’envoi du putsch :
« Grândola, vila morena,
Terra da Fraternidade,
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade… » (extrait)

« Grândola, ville brune,
Terre de Fraternité,
C’est le peuple qui commande
Ici, oh cité »

L’armée portugaise, qui conteste notamment les conflits coloniaux en Afrique et souhaite rétablir la démocratie, se soulève alors dans un mouvement pacifiste – la Révolution des Œillets étant marquée par l’absence de violence. Pourquoi la nomme-t-on ainsi ? Grâce à une vendeuse de fleurs de l’avenue du Rossio, qui a offert des œillets rouges aux soldats ! Teresa vous mènera d’ailleurs sur les traces de ces révolutionnaires lors de votre visite.

La démocratie s’est ensuite construite pas à pas, la ville bouillonnant d’une énergie nouvelle ; un afflux de réfugiés en provenance d’anciennes colonies européennes apporte un renouveau culturel. Par la suite, l’entrée du Portugal au sein de l’Union européenne en 1986 permet de réaliser de nombreux aménagements dans la capitale et de « réhabiliter » certains quartiers comme le Chiado ou l’Alfama. Depuis, Lisbonne a plusieurs fois été mise sur le devant de la scène en devenant capitale européenne de la culture en 1994, hôte de l’exposition universelle de 1998 ou encore des matchs du championnat d’Europe de Football en 2004…

Sujette à un développement touristique envahissant, la capitale affronte de nombreux problèmes. En ville, le boom touristique a entraîné un boom de l’immobilier faisant grimper les prix en flèche et empêchant un grand nombre de lisboètes de se loger, les repoussant en périphérie et favorisant le phénomène de gentrification. De nombreux logements, notamment dans l’Alfama, sont touristiques (logements secondaires ou voués à la location via une plateforme web). Les mesures imposées par la Troïka (Europe, FMI, Banque Centrale européenne) – qui ont conduit à l’appauvrissement des classes moyennes au profit de la venue des spéculateurs français et américains – ne sont pas étrangères à ces problèmes.

Les locaux décrient ce système et les dynamiques sociales et économiques de leur ville qui subit une pollution sonore grandissante : le bruit incessant des valises à roulettes sur les pavés, les va-et-vient des « touks touks » qui se croisent dans une course effrénée à la recherche de touristes… ces derniers n’étant pas toujours respectueux. Or, comme le dit si bien Teresa, une expérience unique ne dépend pas que des lieux que vous fréquentez, mais également de l’attitude et du rapport que vous choisissez d’entretenir avec les locaux !

Alors oui, comme toute grande ville, Lisbonne s’est transformée, Lisbonne a évolué. La capitale, grâce à ses atouts géographiques stratégiques (le fleuve, l’océan, les montagnes, les terrains propices à l’agriculture) a attiré de nombreuses civilisations comme les phéniciens, les romains ou les wisigoths, et continue aujourd’hui de séduire par bien des aspects. Les années ont façonné une ville nouvelle, ont corrigé certains problèmes et en ont amené d’autres, faisant de Lisbonne la capitale qu’elle est aujourd’hui, mais ne l’en départissent pas pour autant de son charme fou…

Oeillets
Voyage équitable et solidaire au Portugal