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Préparation des jeux équestres au Kirghizistan - TDS Voyage

Bouzkachi, Kok Boru, jeux nomades du Kirghizistan et d’Asie Centrale

Où voir les jeux nomades au Kirghizistan ?

Les jeux nomades existent depuis des siècles et sont communs à plusieurs pays d’Asie Centrale. Aujourd’hui des compétitions officielles avec des championnats se déroulent régulièrement dans plusieurs de ces pays. En 2014, le Kirghizistan a accueilli des « Jeux nomades mondiaux », à l’image des Jeux Olympiques, avec l’idée de préserver des sports issus de la culture des peuples nomades. On y trouve des épreuves à cheval, de chasse à l’aigle, de la lutte, du tir à l’arc, du tir à la corde et des jeux d’habileté (dont les jeux de billes et osselets).

« Le cheval est une aile de l’homme » dit le dicton kirghize. Dans la vie nomade, le cheval a toujours occupé une place particulière, les déplacements à travers de vastes steppes et les transhumances ne pouvaient être imaginés sans chevaux. La taille des troupeaux déterminait la richesse des nomades et toute l’histoire et la culture des kirghizes sont ainsi liées au cheval.

En dehors des compétitions, les jeux nomades au Kirghizistan sont aujourd’hui pratiqués par les bergers kirghizes, soit par simple distraction, soit à l’occasion de fêtes de villages ou fêtes de familles. Lors des séjours au Kirghizistan, les voyageurs sont souvent conviés à assister à ces jeux qui font partie de la culture locale.

Enfants kirghizes sur leurs chevaux - Tourisme équitable

Voir les jeux de chevaux d’Asie centrale

Les plus populaires et les plus répandus des jeux nomades sont les jeux équestres qui se transmettent de génération en génération, spectacle fascinant offert par les fameux et braves cavaliers des montagnes célestes.

Kok Boru aussi appelé Oulak tartych au Kirghizstan, et Bouzkachi en Ouzbékistan (littéralement « attrape chèvre »), est le plus célèbre des jeux équestres nomades.

Aucune fête nationale ou célébration familiale montagnarde ne se passe sans Oulak tartych ou Kok Boru, une lutte de cavaliers pour la carcasse d’une chèvre. À l’origine, se disputer cette dépouille n’était pas qu’un jeu, mais pour les futurs guerriers, une façon de faire  leurs preuves. Ce jeu demande endurance, force physique et une grande habileté pour contrôler sa monture. Les chevaux doivent eux-aussi être endurants, mais surtout réactifs et obéissants. Selon les règles, deux équipes de 10 à 12 cavaliers et autant de chevaux s’affrontent. Seuls quatre joueurs de chaque équipe entrent dans l’aire de jeu à la fois. La partie est divisée en trois périodes de 20 minutes. Le but est de porter la dépouille de la chèvre dans le « Taikazan » (le but) de l’équipe adversaire autant de fois que possible. Cette carcasse pèse souvent entre 35-40 kilos.

L’histoire du jeu remonte à plusieurs siècles quand les troupeaux des nomades pâturaient été comme hiver en liberté dans les montagnes. Les loups des steppes attaquaient souvent le bétail. N’ayant pas de fusils, les bergers à cheval poursuivaient le loup jusqu’à son épuisement et sa mort, ensuite ils le ramassaient. Plus tard, quand les kirghizes ont commencé à mener une vie plus sédentaire, remplaçant le loup par une chèvre, ils ont transformé cette pratique en « Oulak tartych », qui est devenue depuis, le sport national du Kirghizistan.
Selon la tradition, à la fin de la partie, la viande de la chèvre est cuisinée, sous forme du plat traditionnel Kuurdak, et servie aux participants et aux hôtes. Selon les croyances locales, la viande de cette chèvre a des effets curatifs…

Jeu du bouzkachi ou Kok Boru au Kirghizistan - TDS Voyage

La lutte traditionnelle à cheval, ou « Er Enish »

Les règles de ce type de lutte indiquent qu’Er Enish est issu des pratiques guerrières, et à l’origine autorisait des actions dangereuses. Le but de cette lutte est de montrer l’habileté et la force du cavalier, la maîtrise de son cheval, ainsi que l’endurance du cheval lui-même, sa stabilité et sa maniabilité. Aujourd’hui la lutte à cheval est pratiquée lors des fêtes nationales, lors des compétitions ou, par les nomades, dans les alpages pendant l’été. Les cavaliers sont regroupés en catégories de poids. Deux lutteurs, s’affrontent en tête-à-tête dans un combat, torses nus, vêtus d’un pantalon bien solide, de bottes et de ceintures de couleurs différentes. Il est interdit de toucher ou déséquilibrer le cheval adverse. La plupart du temps, tout se joue au niveau de la ceinture de tissu solidement accrochée à la taille des lutteurs, et par laquelle ils tentent de se désarçonner mutuellement. Pour gagner, le lutteur doit faire chuter son adversaire en moins de 15 minutes et marquer des points par des attaques ou des prises. Si la différence dans le combat atteint 10 points, le vainqueur est désigné.

Lutte traditionnelle à cheval au Kirghizistan - Tourisme solidaire

« At chabysh » ou course à cheval

La course à cheval est un l’un des sports les plus passionnants et les plus anciens du peuple kirghize. Des courses à cheval sont organisées lors des fêtes nationales, pour lesquelles les participants sélectionnent leurs meilleurs chevaux, robustes et capables de tenir des longues distances. Les courses de chevaux sont divisées en catégories selon les distances et l’âge des chevaux : At chabysh – chevaux de tous âges sur une distance 22 km, Kunan chabysh – chevaux de deux ans sur une distance de 11 km, Zhorgo salysh (course des ambleurs) – chevaux de tous âges à allure entre le pas et le trot, consistant à avancer en levant alternativement les deux pattes d’un même côté sur une distance de 11 km.
Les chevaux sont autorisés à participer aux courses, quelle que soit leur race. Le jury regarde les dents du cheval pour vérifier son âge. Chaque équipe est composée de 2 chevaux, 2 cavaliers, 2 entraîneurs et 2 palefreniers. L’équipe nationale du Kirghizstan se compose de 18 chevaux, dont deux chevaux de chaque région plus les villes de Bishkek et Osh.

Course à cheval au Kirghizstan - Tourisme solidaire et équitable

La chasse à l’aigle au Kirghizstan

Le peuple kirghize a une longue tradition de chasse en groupe, appelée « salbuurun ». Les chasseurs à cheval partaient en chasse plusieurs jours dans les montagnes. Les chasseurs kirghizes emmenaient un aigle royal, un taigan (race de chien de chasse) et un arc avec des flèches. Le Kirghizistan est l’un des rares pays où les aigles royaux et les faucons sont encore véritablement utilisés pour la chasse. Afin d’habituer ces rapaces sauvages à servir l’homme, il était nécessaire de connaître l’environnement naturel, les oiseaux et leurs capacités. Le berkutchi (chasseur avec l’aigle) récupère le bébé aigle dans son nid, souvent situé sur les falaises. L’entraînement des aigles royaux est rigoureux, au début ils s’entraînent sur des leurres, généralement une queue ou un morceau de peau de renard ou de lièvre. Après chaque manipulation, le berkutchi lui donne un morceau de viande crue pour associer le goût. Les aigles bien dressés permettent de chasser de gros mammifères comme les loups.

Chasse à l'aigle au Kirghizistan - TDS Voyage
Aigle et son dresseur au Kirghizistan - Tourisme solidaire

Tradition du Kirghizistan : « Kyz kuumai » ou rattraper la fille…

Kyz kuumai ou rattraper la fille est un jeu populaire pour la jeunesse kirghize, aucune fête ou célébration ne se passe sans ce jeu « émotionnel ». Autrefois, le kyz kuumai faisait partie de la cérémonie de mariage. Si les occidentaux conquièrent le cœur d’une femme à force de sérénades ou de poèmes (dixit Gulzada, notre partenaire kirghize !), les jeunes kirghizes prouvaient leur amour par la démonstration de leur force et de leur maîtrise du cheval. Dans le jeu, une jeune femme et un jeune homme font une course à cheval. La fille choisit son cheval et part au galop une vingtaine de mètres devant le garçon. Le jeune homme doit rattraper la fille pour lui prouver son amour. Puis la fille doit à son tour rattraper le jeune homme, si elle réussit, elle a le droit de « cravacher » le dos du jeune homme. Aujourd’hui, ce jeu a encore lieu pour préserver les traditions. Il a même été inclus dans les Jeux mondiaux nomades.

Cavaliers kirghizes - Tourisme solidaire

Jeux mondiaux nomades, une initiative du Kirghizistan

La civilisation nomade, composée de dizaines d’ethnies, depuis des siècles, coexistait harmonieusement avec la nature. Leur culture particulière et unique montre la richesse de ce monde. Pour valoriser et faire renaître la culture nomade du monde entier, renforcer des liens culturels, en 2012, le Kirghizstan eut l’idée d’organiser le plus grand festival international de culture nomade et ethnique. Les premiers Jeux mondiaux nomades eurent lieu en 2014 à Cholpon Ata, sur la rive nord du lac Issik Kul. Depuis, tous les deux ans, ces Jeux nomades rassemblent athlètes, artistes, cavaliers, artisans du monde entier. Les délégations de presque tous les continents y participent dont le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Mongolie, la Chine, la Russie, la Turquie et les États-Unis. Les compétitions incluent des jeux nationaux traditionnels nomades spécifiques de chaque pays participant.

Groupe de cavaliers kirghizes - Tourisme équitable et solidaire
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