TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
Marché avec femmes quechuas - Tourisme équitable et solidaire en Équateur - TDS Voyage
Récit de voyage en Équateur – Philosophie du Bien-Vivre

Voyage en Équateur à la rencontre d’un peuple et d’une terre…

Par Christiane

C’était la mi novembre, nous atterrissions à Quito. Flor, notre jeune guide indigène, repérée par son panneau TDS, nous accueillait avec un large sourire. Elle portait un chapeau de feutre marron, une longue jupe droite et un châle sur un chemisier brodé. Rien de folklorique au sens occidental du terme dans ce costume, mais bien un signe fort, simple et singulier d’un peuple Indigène parmi les autres, permettant entre eux, de se re-connaître, et de vivre tout simplement leur culture au quotidien.

Ce voyage solidaire en Équateur nous a nourri de ses rencontres, de ses sublimes paysages, de l’histoire de ses Peuples, de leur culture et résistance d’aujourd’hui…

Paysannes quechuas - herbages - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

Visite de la ville coloniale de Quito

Arpentant les rues de Quito, nous mesurons l’empreinte de la conquête espagnole, avec ses belles demeures coloniales. Ici, nous sommes à l’équateur dans tous les sens du terme et l’absence de saisons, la douceur du climat, favorisent l’émergence permanente d’une magnifique végétation, arbres et fleurs de toutes les couleurs fleurissent la ville, fruits et légumes ornent de petits étals aux coins des rues ou de grands marchés sous la halle.
Après avoir été ébahis par les effets de l’absence de magnétisme sur la ligne de l’équateur, notre voyage va se poursuivre vers le Sud, vers les Andes, où nous serons accueillis à Sisid.

Quito - ville coloniale - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

Les Andes équatoriennes

À Sisid, nous serons initiés à la culture des pommes de terre (une multitude de variétés y poussent). Cette terre noire nous semble riche et « féconde ». Le couple de paysans qui nous accueille, travaille dans le champ avec une simple houe. Je suis surprise de constater que la femme, vêtue d’une belle jupe de laine de lama rose, coiffée d’une longue tresse noire, porte de nombreux bracelets et autres bijoux sur elle. J’admire l’énergie et le courage de ces paysans car le travail est pénible et physique, il peut être long, passant du soleil au froid en une seule journée.

En visitant ce village, nous apprendrons que la dimension communautaire est une dimension essentielle chez ces peuples de l’Équateur. Par exemple, on réserve un champ pour ceux qui sont partis migrer, ils trouveront une terre à cultiver pour se nourrir à leur retour. De même, la « Minga », une journée de travail communautaire est régulièrement organisée, pour réaliser des travaux collectifs de construction, d’aménagement, échanger et prendre des décisions collectivement…

La journée de travail collectif se termine souvent par l’organisation d’une « Pampa Mesa » à laquelle nous avons eu l’honneur d’être invités. Je me souviens de cette belle grande toile de tissu bleu de plusieurs mètres de long, déroulée sur l’herbe par les hommes. Femmes et hommes y déposèrent les victuailles. S’y tapissaient de multiples variétés de pommes de terre cuites, de la viande de cochon d’Inde, du maïs, des haricots… Nous nous installâmes, les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Les sons chantonnant des conversations en quechua semblaient danser entre les jolis chapeaux blancs.

Groupe de femmes quechuas - couture - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
Paysans quechua - Pampa mesa - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

La simplicité et la joie sont au rendez vous au quotidien. Nous nous amuserons au soir couchant dans un match improvisé de foot « France / Équateur ». C’est là bas que nous apprendrons quelques rudiments de langue Quechua et vivrons notre première soirée culturelle au son des tambours, violons et flûtes. Les jeunes filles en costume local, nous initieront aux danses.

Un soir, autour de la table garnie de délicieux plats au quinoa et légumes, je me souviens de ce paysan, motivé et engagé, qui, au soir venu, après une dure journée aux champs, vint à notre rencontre pour nous expliquer pourquoi ils s’engageaient à plusieurs du village dans cette aventure du tourisme de la rencontre culturelle « afin que leurs jeunes du village ne perdent pas leur culture Quechua, continuent d’en être fiers, de la porter, de la vivre, de la transmettre… » C’est pourquoi, ils les impliquaient fortement dans les services d’initiation à la langue, le guidage, l’accueil… afin qu’ils puissent en vivre et prendre cela en main.

Femme quechua - paramos - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
Femme quechua - voyageuse - lama - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

Précieux moments au coeur d’une communauté quechua

Quelques jours plus tard, nous avons quitté Sisid pour les hauteurs de Saint Martin Alto. Nous fûmes accueillis sur la place de l’étoile ( !). Rien à voir avec celle de Paris ! Cette étoile au sol, représente le lien entre le ciel et la terre et l’harmonie trouvée entre la culture Indigène et la religion chrétienne importée.
San Martin Alto a été fondé sur deux anciennes « haciendas » et les habitants ont réparti les terres entre les familles selon leurs besoins. Ils débordent d’imagination et de cogitations collectives pour résoudre des questions essentielles comme l’approvisionnement en eau potable de tout le village, lequel est situé au dessus de toute source ! Les habitants visent une organisation collective concertée du village afin d’anticiper sur l’accroissement démographique et le maintien des jeunes au village.

Ils font le choix de l’agriculture biologique pour garantir une alimentation de qualité, préserver la terre, exporter du quinoa équitable… Nous (les femmes) apprendrons à semer le quinoa car la femme est symbole de fécondité. Nous laisserons une part des graines « à ciel ouvert » pour laisser aux oiseaux car «  il faut laisser à la nature, au « vivant », une part de ce qu’elle nous donne ». Belle leçon d’écologie et d’humilité !
C’est un peu trébuchant, que nous nous initierons aux danses locales pour une inoubliable soirée musique et danses où la fierté Indienne Quechua, pleine de force, de vie et de détermination me remplit de joie et de bonheur inoubliable.

Femmes quechuas - sac de grains - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
Femme quechua - champ de quinoa - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

Des Andes grandioses aux cascades majestueuses de l’Amazonie…

Nous repartîmes vers le Nord en direction de la mythique Amazonie. La route (la Panaméricaine) empruntée restera gravée en ma mémoire avec ses paysages « à couper le souffle ». Des pentes montagneuses arborées aux multiples verts, au milieu desquels émergent de temps à autre un immense arbre jaune ou rose et où se perchent, on ne sait par quel miracle, des cabanes sur pilotis.
Longeant des vallées sinueuses, creusées par un « rio » s’élargissant, nous apercevions d’immenses et puissantes cascades émergeant de la forêt et abreuvant les vallées.
La rencontre avec les habitants d’Amazonie va nous donner à voir d’autres manières de vivre. Comme dans les Andes, Je retiendrai cette proximité avec la nature et cette capacité à l’utiliser, toujours avec respect. Ces femmes qui, à partir de cactus et de graines de la forêt, réussissent à fabriquer des liens et des bijoux. Le climat, plus doux, donne une nature luxuriante où tout pousse, les fleurs, arbustes, arbres et autres lianes, accompagnent nos randonnées où nous apprenons les vertus médicinales qu’elles offrent.

Équateur - Cascade en Amazonie - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire

Tout au long de ce voyage, nous avons été accompagnés par des villageois accueillants, fiers de leur culture, heureux de nous rencontrer. Ils ont partagé des « bouts de leur histoire », comme à Ingapirca où se croisent des traces des Peuples Cañari et Inca. Ils nous ont accompagnés et soutenus pendant les marches dans les Andes, sur l’ancien chemin des Incas, où l’acclimatation physique à cette hauteur n’est pas toujours évidente mais où les paysages vous subjuguent. Ils nous ont fait confiance dans l’initiation à différentes tâches agricoles et quand nous avons confectionné quelques crêpes ! Et surtout ils nous ont donné une leçon de vie dans ce témoignage quotidien de respect de la terre-mère qu’ils appellent « Pachamama », de respect de la vie et du bien commun.
La vie communautaire est une base ainsi que la préservation de la culture, tout en s’adaptant à la « modernité ». Le temps donné, comme dans la montée du Chimborazo, où près d’une dizaine d’habitants de San Martin Alto est venue arpenter avec nous cet ancien volcan, assurer la nourriture, toujours savoureuse et colorée, et faire un détour pour nous donner le plaisir de toucher le pelage de lamas « sauvages »…

À l’heure où en France, on se soucie enfin des questions écologiques, des « valeurs » ou de l’équilibre humain et de la spiritualité, toutes ces dimensions sont vécues naturellement depuis toujours par ces Quechuas qui en même temps, ont une vraie conscience des défis de ce monde.

Femme quechua portant un panama - TDS Voyage - Tourisme équitable et solidaire
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