Le village de Kizitelpa en Ouzbékistan
Le village de la région de Kizitelpa, situé en plaine, fait partie d’un Mahala comprenant quatre villages (1 800 habitants environ). Ce village compte à lui seul 450 habitants. C’est là qu’est situé le bureau du Mahala, la mosquée, l’école qui accueille les enfants des 4 villages, soit environ 350 enfants. Après l’école primaire, les enfants du village rejoignent le collège situé à 6-7 kms et qui les accueille de l’âge de 16 à 19 ans. Un petit dispensaire est installé dans le village pour les soins courants, les femmes, par exemple, accouchent à une quinzaine de kilomètres au centre du district. Le village dispose d’un moulin à blé.
Les 4 villages comprennent 3 coiffeurs, un pour les femmes, deux pour les hommes (ces derniers sont très soucieux de leur coupe courte et bien entretenue !), deux magasins de
viande, 9 épiceries.
La rivière de Zerafshan sert pour l’agriculture. Trois stations de pompage et un canal construits par les russes fonctionnent toujours. Le système d’irrigation partage l’eau dans les champs.
L’eau potable dépend d’un système organisé par le gouvernement. Elle provient de la nappe phréatique accessible dans la steppe à une quinzaine de kilomètres. Les camions amènent l’eau aux maisons dans des « puits » construits à côté de chacune d’entre elles (600 litres environ par maison). Tous les 20 jours, les camions passent gratuitement remplir les puits.
L’eau du canal sert pour abreuver les animaux, laver le linge, arroser les jardins. Ce sont les femmes qui traditionnellement vont au canal puiser l’eau.
L’hiver la température est négative, en moyenne de -7 à -8°C la nuit. Il neige même parfois. L’été, la température se situe autour de 25 à 30°C. Les mois de juin et juillet sont les plus chauds mais il s’agit d’une chaleur sèche donc cela est très supportable. L’hiver, les maisons sont chauffées avec des poêles au bois. Le bois est coupé dans et autour du village. Quand un arbre est coupé, un autre doit systématiquement être planté.
La cuisine se fait généralement au gaz sauf certains plats traditionnels qui continuent de cuire au bois (le plov par exemple ou le pain).
Les habitants sont propriétaires de leurs maisons mais pas des terres. L’État distribue des terres pour la construction des maisons. Celles-ci sont généralement grandes et en longueur et peuvent accueillir plusieurs générations. Le plus jeune des enfants a coutume de rester vivre avec son épouse et ses enfants dans la maison de ses parents. La maison comprend plusieurs pièces à vivre, une cuisine (souvent à part), une étable et un jardin.
Toutes les familles ont leur propre jardin et animaux pour vivre en autosuffisance.
Votre accueil chez les nomades en yourte
Pendant votre séjour, vous êtes accueilli pour quelques nuits par des familles de semi-nomades. À partir du mois de mai, ces familles quittent leurs villages et leurs maisons pour s’installer dans les hauts pâturages avec leurs troupeaux. Ils y restent jusqu’à la mi-octobre.
Ces familles d’accueil sont des éleveurs de chevaux, de moutons et de vaches depuis plusieurs générations. La vie des nomades est simple et sans éléments « modernes » dans leurs yourtes. Chaque famille monte plusieurs yourtes pour vivre mais aussi accueillir les amis et la famille qui peut venir de loin profiter de l’air frais des montagnes et boire le Kymys (lait de jument). La yourte ou boz uï, la maison traditionnelle des kirghizes, est une habitation familiale qui comprend une pièce unique avec un poêle installé à coté. Elle est simplement meublée d’une table basse et plusieurs tapis en laine servent de sièges la journée et de lits le soir. Une commode sert à ranger la vaisselle et la nourriture et bien sûr on trouve une outre en peau ou en bois qui contient le lait de jument, la boisson importante des bergers.
L’activité principale des familles est liée principalement aux animaux. Les hommes s’occupent des troupeaux et les femmes elles, gèrent la production laitière, la traite des juments et des vaches. Elles s’occupent aussi de la transformation du lait en crème, en beurre et en fromage en vue de faire les réserves pour l’hiver à venir.
Les familles d’accueil sont souvent composées de deux ou trois générations père, mère, fils et belle-fille, avec les enfants et petits-enfants.
Le village de Kizart
Situé à 2 000 mètres d’altitude, le village de Kizart se niche dans une large vallée. Entouré par les chaînes de montagnes, mais aussi par les jaïloos (les pâturages) de Sandyk (Le coffre) et de Kilemché (Le tapis), l’environnement naturel du village est un vrai paradis pour les animaux.
Le village compte une population de 5 600 habitants et s’étend sur 5-6 km de longueur. Les habitants du village ont accès à l’administration et aux services publics tels qu’une école maternelle, trois écoles primaires et secondaire, un centre culturel où les villageois peuvent aller voir concerts ou spectacles et une petite salle de sport avec une seule section de lutte. Récemment, le Conseil du village a ouvert une maternité, ce qui permet aux femmes de ne pas faire de longs trajets pour se rendre à l’hôpital de la ville.
60% des familles ont accès à l’eau dans la cour de leur maison. Mais sous l’influence des rudes hivers et d’une neige très abondante, les tuyaux d’eau gèlent assez souvent.
Les habitations sont souvent composées de deux parties : une petite maison accueille la famille et l’autre partie, la plus importante - qui comprend des chambres et un grand salon - est plus souvent utilisée pendant les fêtes ou pour accueillir les invités. Les gens n’ont pas accès à l’eau chaude tous les jours, c’est pourquoi dans plusieurs maisons du village, vous trouverez les petits saunas kirghizes, indispensables aux familles pour prendre leurs bains.
À l’époque soviétique, le village était l’un des plus grands sovkhozes (les fermes soviétiques) pour la production de la laine. Kyrkyn Saraï, la ferme de tonte, abritait 50 000 moutons, et permettait aux villageois d’exporter la laine dans tous les pays soviétiques. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
L’économie du village est maintenant principalement basée sur l’élevage et l’agriculture mais compte aussi des emplois publics. Chaque famille possède des champs ou des animaux. Les terres sont riches et l’eau abondante, cela favorise la culture de l’orge, du blé, de pommes de terre et fourragère. Le climat froid et les fréquentes gelées ne permettent pas aux villageois de profiter d’arbres fruitiers et de produire des légumes.
Vous êtes accueillis par une jeune famille formée par Astra et Nourchik et leurs deux enfants, Bael le petit garçon et la petite Bayana. Nourchik, le père, est un ancien champion de « Bouskatchi », le fameux jeu équestre d’Asie Centrale. Fils d’un vétérinaire soviétique et d’une enseignante de mathématiques de l’école du village, il hérite de la maison selon les traditions kirghizes. Astra, sa jeune épouse de 28 ans est origine du village voisin. Couturière à la capitale avant son mariage avec Nourchik, elle s’est installée dans la maison familiale avec ses beaux-parents.
Le village de Tolok
Situé à 2 800 mètres d’altitude, entouré de montagnes, le village de Tolok et les fermes environnantes compte une population d’environ 1 500 personnes. Le village abrite une école avec 300 élèves de 6 à 18 ans et une quarantaine de personnes pour les encadrer. Une école maternelle accueille les petits. Tolok bénéficie d’un centre de santé où travaillent trois personnes. Le village est administré par le chef du village aidé par une vingtaine de personnes.
La petite station électrique alimente tout le village, les réseaux téléphone et internet fonctionnent bien sauf en périodes de vents forts.
Les maisons sont principalement construites en torchis avec la terre récupérée des montagnes argileuses. Elles appartiennent aux familles. 80% des familles ont accès à l’eau dans la cour de leur maison, mais les canalisations ne sont pas toujours installées.
Les éleveurs vivent dans les fermes l’hiver et restent près du village pendant toute cette période. L’été, ils rejoignent le lac Song Kul où ils passent toute la saison estivale. Les enfants des éleveurs restent dans le village, accueillis par leurs proches pour continuer à aller à l’école, ils ne voient leurs parents que certains week-ends.
Les terres sont arides et sèches, les habitants cultivent les jardins pour leur consommation familiale et produisent petits légumes, pommes de terre, carottes, oignons. Le complément est acheté en ville. Nourrir les bêtes pendant la saison hivernale est une priorité, les villageois préfèrent donc laisser les terres en herbe dans les zones plus au moins cultivables, en prévision du foin.
L’économie du village est basée principalement sur l’élevage de yaks, chevaux, moutons et vaches. La petite production laitière (crème, lait, fromage) est commercialisée dans une grande ville située à 1h30 de route.
Avec l’élevage des moutons, les femmes du village obtiennent la laine qui leur permet de produire les tapis et le feutre. Les femmes plus âgées occupent leurs journées à travailler la laine, coudre les vêtements et faire les autres objets en laine dont elles ont besoin dans leur quotidien.
La famille qui vous accueille est composée de deux familles : la mère de famille qui vit avec ses petits-enfants, ceux de son fils cadet, et un couple formé par son fils aîné et sa épouse, Assel.
Assel est la professeure d’anglais à l’école du village et son mari travaille dans la station électrique du village. Tous deux originaires de Tolok, ils n’ont jamais quitté leur village de naissance. Assel et son mari ont trois enfants, dont deux font des études supérieures à la capitale. Leur troisième fils, âgé de 10 ans, vit avec ses parents.